
Ce projet discographique rend hommage à Gaston Blanquart, figure majeure de la flûte française au XXe siècle. Alice souhaite faire revivre son héritage en réunissant des œuvres liées à son parcours : pièces qu’il a créées, qui lui sont dédiées ou qui ont marqué son activité artistique.
La singularité de ce disque réside dans l’usage d’une flûte Louis Lot (1867), généreusement prêtée par Bernard Duplaix. Instrument historique, elle confère à l’enregistrement une authenticité unique.
Réalisée en résidence à l’Abbaye aux Dames de Saintes, cette aventure réunit trois musiciennes d’exception : Lucile Richardot (mezzo-soprano), Marie Ythier (violoncelle) et Mélanie Bracale (piano). Le programme met en lumière des oeuvres emblématiques de la flûte française – la Fantaisie de Fauré, des pièces de Gaubert, Roussel, Hahn et les Chansons Madécasses de Ravel, présentées pour le 150e anniversaire du compositeur.
Deux mélodies rares (Jean Cartan, Pauline Viardot) et le Nocturne de Georges Barrère, enregistré pour la première fois, complètent ce parcours, rappelant aussi le rôle de Blanquart à l’orchestre Colonne et son interprétation du Prélude à l’après-midi d’un Faune de Debussy, qui ouvre ce disque.
Plus qu’un enregistrement, ce projet se veut une redécouverte patrimoniale, révélant une figure oubliée mais essentielle de la musique française travers un répertoire rare et magnifié par des interprètes engagées.

Il est amusant d’observer comment trois instruments souvent considérés comme secondaires ont pu s’associer pour devenir dès lors une formation totalement incontournable. Jusque-là en effet les répertoires solistes et chambristes de la flûte et de la harpe étaient encore principalement entretenus par leurs instrumentistes eux-mêmes : excepté Reinecke, personne ne leur avait consacré de concerto majeur sans être eux-mêmes les virtuoses. Plus chanceux, l’alto avait néanmoins suffisamment su tirer profit de sa place au sein du quatuor à cordes pour que Mendelssohn, Berlioz, Schumann, Bruch ou encore Brahms lui dédient quelques-unes de leurs plus belles pages. Ce n’est pourtant pas tant la simple réunion de la flûte, de l’alto et de la harpe qui est à la base de ce précieux héritage, mais bien la manière dont Debussy s’en est servi : résolument moderne, son traitement des trois instruments relève davantage de l’orchestration plutôt que de la simple répartition des voix.
Fondé en 2017, le Trio Zerline réunit la flûtiste Alice Szymanski, l’altiste Estelle Gourinchas, et la harpiste Joanna Ohlmann. Ces trois musiciennes, dont les parcours se sont croisés au CNSMD de Lyon, ont ressenti dès les premiers jours du Trio la nécessité de jouer la musique de leur temps et d’encourager la création de nouvelles œuvres, tout en défendant avec fierté la singularité du répertoire pour flûte, alto et harpe.
Alice Szymanski’s Louis Lot flute of 1881 is always enchanting, flowing like water.
BBC Music Magazine, 2022
Une flûte Louis Lot (1881), un alto parisien de Thomas James Holder (1922) monté en boyau et une harpe Erard rendent à la Sonate pour flûte, alto et harpe de Claude Debussy, apurée d'après le manuscrit (1915) une fraîcheur mordante et feutrée. Elle témoigne d'une belle complicité dans les échanges.
Gérard Condé/Diapason, 2022
Ni plombé ni fixé, le Trio Zerline joue détaché et aérien... Un rêve.
Frank Mallet/Musikzen, 2022
The musicians of the Trio Zerline are skilled and approach the pieces with flexibility and adapt with ease to this variation. It is obvious that these three musicians enjoy the versatility of their music and it comes into its own on their new album Debussy, couleur originale.
Music Frames, 2022
On se refuse à soupeser les mérites des Zerline qui nous comblent avec leurs interprétations alliant acuité et fraîcheur dans des coloris voluptueux sans rien d’émollient.
Classica, 2022
Le trio Zerline à la recherche du son perdu. Les Zerline font une belle démonstration d’interprétation dans ces pièces à virtuosité qui semblent les stimuler et qu’elles dominent de haut.
Jean-Marc Warszawski, 2022